Questions et réponses (E-Book)

QUESTION :

La conférence qui traite du « destin » incite à poser la question, à savoir comment la justice s’exerce dans la loi de cause à effet pour les humains qui font d’importantes donations sans que l’intuition y participe, mais au contraire pratiquent la charité uniquement pour suivre la « mode » ou pour se faire un « nom ».

RÉPONSE :

Le processus est facile à embrasser du regard. Il s’exerce exactement en conformité aux lois. L’environnement de tout être humain est imprégné du genre de son intuition véritable et forme donc autour de lui une couche de matière-subtile de même affinité. Lors de ces événements, les illusions personnelles s’excluent automatiquement, car elles n’ont pas force de vie. Si donc un être humain a développé en lui un bon vouloir sincère, la couche ainsi formée autour de lui sera de même genre. Les répercussions néfastes refluant en raison d’événements antérieurs seront donc retenues et détournées ou absorbées et désa­grégées par cette couche qui leur fait écran avant de pouvoir atteindre l’être humain lui-même ; de cette façon, elles seront donc complètement éliminées, ou du moins considérablement atténuées, de telle sorte que la sincérité de son bon vouloir lui aura valu le pardon de ses fautes antérieures.

Le contraire se produit pour ceux qui, par des donations, font réellement du bien mais ceci uniquement dans l’intention d’en tirer un avantage personnel, ne serait-ce que pour faire parler d’eux, donc par vanité, ou pour atteindre à un rang ou se faire un nom, donc par ambition.

La loi de cause à effet, ici encore, s’accomplira absolument sous tous rapports. Là où cette donation a apporté la bénédiction, le bien reflue dans tous les cas sur le donateur, et ce dans le genre identique au bien qu’il a produit. Or il se trouve que le for intérieur et par là l’environnement du donateur sont imprégnés d’égoïsme, du désir d’avantages personnels ou d’autres desseins répréhensibles. Le bien qui à présent reflue, rencontrera d’abord cette couche et sera également retenu par celle-ci, dévié, absorbé et désagrégé, si bien que la personne elle-même ne pourra rien recevoir de cette répercussion bénéfique, ou alors seulement une faible partie très atténuée.

Que le bien refluant soit tout à fait dévié, ou avec quelle intensité il sera affaibli avant d’atteindre l’être humain en son for intérieur, produisant ainsi son effet proprement dit, dépend uniquement de la force d’intuition de l’intéressé. L’intuition est-elle fortement imprégnée de mal, il est lui-même responsable si le bien, qui lui est destiné par la loi de cause à effet, ne peut l’atteindre. Mais si le mal est moins fort, le bien pénétrera tout de même partiellement jusqu’à lui et il recevra la part correspondant exactement à sa propre valeur intérieure, ni plus, ni moins. Le bien s’approchera très près de lui, de ce fait il pourra parfaitement se déclencher dans son entourage sous l’aspect d’événements extérieurs et matériels qui sont éphémères, mais il ne pourra pas le toucher personnellement de sorte qu’il en ait pour lui un gain éternel, qui seul possède une valeur réelle.

Une différence repose déjà en cela : l’intéressé donne- t-il en une intuition profonde uniquement pour aider autrui, alors il se forme immédiatement un fil qui, partant de lui, se dirige vers le point où, par son secours, surgit la bénédiction constituant le chemin direct de la loi de causalité qui reflue vers lui. L’effet est ainsi beaucoup plus direct, plus concentré. Si par contre, son intuition ne participe pas de la même façon au don, il manque alors le fil qui émane de lui et qui doit assurer la liaison avec l’endroit où son don prend effet, parce qu’il devait mener vers l’affinité de l’intuition. C’est pourquoi l’effet bénéfique de la loi de causalité ne peut pas non plus parvenir jusqu’à lui sous une forme aussi concentrée.

Bien d’autres circonstances secondaires entrent encore en ligne de compte, dont l’énumération ne pourrait qu’en troubler l’image, bien que toutes concourent cependant à nuancer au maximum le genre de la justice s’accomplissant par la loi de cause à effet, si bien que dans tout événement on ne pourrait imaginer le moindre atome d’injustice. Cette possibilité est tout à fait exclue par le jeu merveilleux des sages lois du Créateur s’engrenant l’une dans l’autre, en sorte que chacun reçoit ce qui lui est dû, mesuré avec la plus extrême précision. En tout ceci, il faut néanmoins ne pas oublier que rarement l’ensemble se produit entièrement durant une petite vie terrestre, mais seulement des fragments. L’événement tout entier se répartit sur l’existence totale de l’être humain.